25 décembre 2020
Noël 1956
Les Noëls de mon enfance ont tous été magiques. On réveillonnait le soir du 24, ou plutôt le dîner était différent.
C'était le seul jour de l'année ou nous avions l'autorisation de nous coucher à une heure plus tardive, avec le 13 juillet au soir, où l'on avait le droit de veiller pour voir passer la retraite aux flambeaux.
Mon père, photographe, laissait le magasin ouvert assez tard, souvent jusqu'à 22 h, pour les retardataires, en quête de cadeau de dernière minute.
On l'attendait pour commencer le repas, galantine de volaille, escargots, coquilles st jacques cuites dans leur coquilles, quelques feuilles salade, et dessert de petites bûches sur lesquelles nous nous faisions une joie de planter et d'allumer les cierges magiques qui brûlaient en crépitant et en projetant des étincelles dorées.
Ensuite, avant minuit, dodo, espérant toujours restert éveillés suffisamment longtemps pour apercevoir le Père Noël.
Le matin, la découverte des jouets sous le sapin nous remplissait vraiment d'un bonheur spécial.
Il y eu quelques Noëls plus marquants que les autres: Celui du vélo, celui de la Talbo Lago rouge à pédales et du cheval, à pédale lui aussi, pour mon frère, celui du Mécanno n°7, un grand moment, et celui de la photo, Noël 1956.
Pour mon frère: "Le petit microscopiste", qui nous fit passer de longues heures d'observation après avoir monté soigneusement le microscope.
Pour moi une tente d'indien garnies de plumes avec la coiffe qui allait avec, et le véritable fusil de Davy Crockett, le chien claquait quand on tirait des flèches; flèches à bout ventouse de caoutchouc qui détonnaient sur un tel fusil...
Je m'employais d'ailleurs rapidement à modifier le système d'armement pour lui faire lancer des perles, que la famille retrouvait un peu partout dans la maison.
Remarquons aussi les délicieuses sucettes Isicrem, hélas disparues aujourd'hui, des gâteaux, et quelques jouets qui feraient le bonheur de notre soeur qui venait de naître.